Relief

Substantif du verbe « relever », emprunté au latin relevare, signifiant « soulever, décharger, alléger, soulager, réconforter ». L’intermédiaire italien rilevare a ajouté au terme sa dimension plastique : « faire saillie ».

Soulager, réconforter, l’Italie… tout ceci nous rappelle le fameux dessert transalpin au mascarpone, le tiramisù : « tire-moi vers le haut », « remonte-moi le moral ». Et s’il y avait convergence efficiente entre la présence de reliefs sur la terre, de saillies dans notre quotidien, de splendeurs dans notre imaginaire et le fait de se délecter d’un entremets doux au palais et à l’âme, provenant soit dit en passant de l’autre côté des Alpes, merveille de relief montagnard, s’il en est ?

Nos croyances associent depuis bien longtemps l’élévation topographique au Bon ; les gouffres, les puits et les abîmes, au Mal. Depuis des millénaires également, l’être humain crée de nouvelles formes, teste de nouveaux matériaux, engrange de nouvelles techniques, multipliant ainsi les recherches artistiques. Alors, évacuer le creux, la banalité et la platitude : seule condition pour s’épanouir ? Ces termes ne comportent-ils pas non plus en eux un potentiel heureux ? Peut-être faut-il plus modestement savourer les variations de lignes et de couleurs que nous offre la nature afin de dessiner notre paysage intérieur. À chacun son relief, à chacun son éclat. Quitte à faire cadeau de quelques rogatons aux copains.

Source : CNRTL.

Image : couverture du cinquième numéro du magazine de Terres d’Aventure, pour lequel cette étymologie a été rédigée. Commandez gratuitement votre exemplaire ici.