Compostelle

De Campus stellarum, champ des étoiles.

La tradition fait remonter au début du IXe siècle la « découverte » de l’emplacement du tombeau de l’apôtre Jacques en Galice. Cette découverte fait naître un mythe tenace selon lequel l’Ibérie aurait été convertie au christianisme plusieurs siècles auparavant par les apôtres. Une église est alors érigée sous le patronage de l’évêque d’Iria Flavia, Théodomir, et le site prend le nom de Compostelle. Le champ des étoiles fait référence à la vision d’un ermite.

À la fin du Xe siècle, Compostelle jouit d’un tel prestige que le souverain de facto de Cordoue Muhammad ibn Abu Amir al-Mansur, décide de lui donner l’assaut. En août 997, Al-Mansur met la ville à sac et rase l’église, dont il emporte les imposantes portes ainsi que les cloches. Dans les années où Alfonso VI règne sur le royaume de León (1065-1109), Compostelle a retrouvé sa prospérité et attire des pèlerins par-delà les Pyrénées.

Au milieu des années 1170, les royaumes chrétiens connaissent une trêve. Castille et León s’allient contre la menace almohade et l’ordre de Santiago affiche désormais une idéologie antimusulmane, ainsi qu’en témoigne l’hagiographie médiévale qui représente saint Jacques sous les traits d’un cavalier matamore piétinant les cadavres de l’ennemi musulman.

Source : Sanjay Subrahmanyam, Vasco de Gama, Légende et tribulations du vice-roi des Indes, Paris, Alma éditeur, 2012 pour la traduction française, pp. 56-57.

Image : Voûte du mausolée de Galla Placidia, deuxième quart du Ve siècle, mosaïque, Ravenne © Solveig Placier.