Téhéran

De tah, « au fond ». La ville de Téhéran se déploie sur une vaste plaine au pied de la chaîne de l’Alborz, dont les montagnes forment un cirque rocheux et enserrent la mégalopole côté nord. L’étymologie se référant à la situation topographique de la capitale iranienne est extrêmement populaire. Elle n’est pas la seule mais le géographe Xavier de Planhol, qui a dressé la liste des explications possibles, ne peut en isoler une.

Si l’on s’attache à l’étymologie topographique, faisons le lien avec un autre mot persan : tadik. Ce terme désigne le fond de riz cuisant dans une casserole et réapparaissant sous la forme d’une couche croustillante dont raffolent les Iraniens. On peut également faire cuire une rondelle de pomme de terre ou une tranche de nân. Un délice à ne pas oublier dans un fond de tiroir.

Terminons avec une piste lancée online : « Selon les auteurs Syriaques, le nom de la ville provient de tahran qui en assyrien signifie « midi ». Selon les Assyriens, la ville aurait été conquise à midi par la reine Sémiramis. » Hypothèse hautement improbable puisque la ville de Téhéran n’existait pas à l’époque antique. La Bibliothèque historique de Diodore de Sicile, source principale quant à la vie présumée de la reine babylonienne, relate en revanche quelques incursions de la chef militaire légendaire en territoire iranien : elle serait à l’origine de l’inscription de Bisotun sur « le mont Bagistan » (et non Darius !) ; comme à son habitude, elle aurait par ailleurs taillé, dompté et déplacé des montagnes, fait construire d’innombrables routes et palais agrémentés de jardins, puis se serait dirigée vers l’Égypte. Avant de toucher le fond, mais ceci est une autre histoire.

Sources : Iranica Online & Wikipedia.

Image : Toits de Téhéran © Solveig Placier.