Emprunté au latin justitia : « conformité avec le droit, sentiment d’équité ; esprit d’équité » ; en bas latin : « le droit, les lois », au pluriel : « jugements, préceptes » ; en latin médiéval : « circonscription judiciaire, pouvoir judiciaire ».
Sujet d’un ministère à la tête changeante, principe moral et philosophique, la justice constitue aussi traditionnellement la troisième vertu cardinale. Héritées de principes platoniciens, les vertus cardinales (du latin cardinalis : « qui sert de pivot, d’appui », ces vertus devant servir de charnière dans l’action humaine) sont au nombre de quatre : prudence, tempérance, justice et courage. Elles ont pour objectif de guider tout individu dans ses actions. Elles sont par la suite intégrées au dogme chrétien et associées aux trois vertus théologales : foi, espérance et charité.
Les vertus chrétiennes emblématiques se retrouvent donc au nombre de sept, le chiffre parfait (le chiffre 6 symbolise d’ailleurs l’imperfection car il résulte d’une soustraction intempestive d’une unité au chiffre 7). Les sept vertus deviennent un motif iconographique très répandu dans l’art médiéval et Renaissance, et sont par exemple représentées dans la chapelle des Scrovegni à Padoue, sur les fresques réalisées par Giotto, précurseur de la Renaissance italienne. Les sept vertus giottesques font face aux sept vices (les « péchés capitaux », capital dérivant de capitalis : « qui se trouve en tête ; important », dérivé de caput : « tête »).
Espérons que les prochaines décisions de justice seront prises avec la tête et non avec le cœur.
Sources : CNRTL, CNRTL & CNRTL.
Image : La Justice, Giotto di Bondone, 1306, fresque, 120 x 60 cm, chapelle des Scrovegni, Padoue.