Dérivé de Calafia, le nom d’une légendaire reine de Californie (hypothèse la plus répandue).
L’existence de Calafia est mentionnée dans l’ouvrage de Garci Rodríguez de Montalvo, Las sergas de Esplandián (1496), la suite du roman Amadis de Gaule. Elle règne sur le paradis mythique incarné par la Californie :
« Sache qu’à main droite des Indes il y a une île appelée Californie très proche du bord du paradis terrestre ; elle est peuplée de femmes noires, sans aucun homme parmi elles, car elles vivent à la façon des Amazones. Elles étaient belles et robustes, de valeur fougueuse et de grande force. L’île était grande, avec ses rochers escarpés. Leurs armes étaient toutes en or. Elles domptaient des animaux sauvages et leur mettaient des harnais. Dans toute l’île, il n’y avait aucun métal sinon de l’or. »
Les premiers explorateurs ont reconnu l’île de Californie dans la péninsule de la Basse-Californie, aujourd’hui au Mexique. Bien que Francisco de Ulloa, qui explorait le Golfe de Californie et la côte de la Péninsule de Basse-Californie pour le compte de Cortés, ait confirmé en 1539 qu’il s’agissait bien d’une péninsule, la Californie fut cartographiée comme une île jusqu’au XVIIIe siècle.
L’étymologie du nom de la région la plus riche des États-Unis a récemment été utilisée pour mettre en exergue l’origine arabe de celui-ci (le terme viendrait de « Khalif » ou de « Khalifa » signifiant « successeur ») et les échanges culturels dont a bénéficié cet eldorado, dans un contexte post-attentats extrêmement lourd. Passons les préjugés sexistes que le nom véhicule : Calafia incarne en effet le modèle-type de la femme mythique sensuelle et dominatrice. Pour une fois, néanmoins, qu’elle ne vit pas en Orient (Sémiramis, si tu m’écoutes…) !
Source : Kcet.
Image : la Californie cartographiée par Johannes Vingboons (1616/1617 – Amsterdam, 20 juillet 1670), aquarelliste et cartographe.