De kiru : porter et mono : chose, littéralement « pièce d’habillement ».
« Il est difficile de savoir précisément à quel moment le kimono apparaît au Japon. Selon plusieurs sources littéraires, les Japonais auraient adopté, à l’époque de Nara (646-794), la robe portée par les Chinois sous le règne des Tang (618-907). Toutefois, ce vêtement se révéla vite peu adapté au climat de l’archipel et aux usages de la vie quotidienne. À partir du Xe siècle, le vêtement japonais traditionnel trouve sa forme quasi définitive, mais il ne se répand au sein de toute la population qu’à partir des XIIe-XIIIe siècle, le peuple portant encore jusque-là des vestes et des pantalons.
Le prédécesseur du kimono est le kosode, terme apparu entre le XIIe et le XIVe siècle, qui peut se traduire par ‘petites manches’ et se caractérise par d’étroites ouvertures. Le terme de kimono se généralise à partir du XIXe siècle.
Le kimono, nom générique du costume traditionnel japonais, est en forme de T, sans lien avec les courbes du corps, contrairement aux vêtements occidentaux. Cette construction ne tient pas compte a priori des différences anatomiques entre hommes et femmes. Seuls les usages, ornements, couleurs et accessoires permettent de les différencier. »*
Ce propos est à lire au début de l’exposition « Kimono, au bonheur des dames ». Chez « Vermeer et les maîtres »**, on apprend que, parmi les nombreux artefacts ramenés au XVIIe siècle d’Orient vers les Pays-Bas, le kosode/kimono figurait en bonne place. Ainsi, l’astronome de Vermeer en porterait un.
C’est que les Néerlandais arrivent au Japon en 1600. Certes, plusieurs décennies après les Portugais, mais les habitants du Bas-Pays resteront à partir de 1638 et pendant deux siècles les seuls étrangers autorisés à commercer avec l’archipel nippon, en établissant un comptoir à Dejima.
Dès lors, peut-on penser que le kimono faisait le bonheur des dames néerlandaises en plus de celui des astronomes ? Pas sûr, quand on sait que le port d’un tel vêtement entravait complètement les mouvements des quatre membres et contraignait la poitrine à la manière d’un corset.
Image : Johannes Vermeer, L’Astronome, 1668, H. : 0,51 m. ; L. : 0,45 m, Paris, musée du Louvre.
* panneau explicatif de l’exposition « Kimono, au bonheur des dames », Paris, musée national des arts asiatiques-Guimet, du 22 février au 22 mai 2017.
** « Vermeer et les maîtres de la peinture de genre », Paris, musée du Louvre, du 22 février 2017 au 22 mai 2017.